WHITE CUBE
En perpétuel mouvement, la Collection Uhoda se livre très partiellement à travers une vitrine située rue St-Paul au plein cœur de Liège.
© JL DERU
Du 21 décembre 2024 au 31 janvier 2025
Yellow Edges, 1980-1981
Tissus sur bois
Franz Erhard WALTHER, Allemagne, 1939
Interactions entre le spectateur, les formes et l'espace.
Franz Erhard Walther se situe au carrefour de la sculpture minimaliste, de l'art conceptuel, de la peinture abstraite et de la performance. Son travail soulève des questions fondamentales sur la conception conventionnelle de l'œuvre d'art en tant qu'« objet » inaltérable. Il est réputé pour combiner la sculpture et l'action (performance, participation du public). Ses sculptures, qu'il qualifie d'objets, sont souvent constituées de tissus et de formes géométriques simples. C'est au spectateur de décider comment il perçoit ces objets : à chaque fois, c'est le corps du spectateur qui devient le moyen d'activer et de révéler le potentiel plastique de ces objets.
L'œuvre change considérablement en fonction de la position du spectateur, qui peut l'observer de face ou de côté, de près ou de loin. Vue de face, l'œuvre présente une succession de fines tranches jaunes, tandis que vue de côté, on observe une série de profils en saillie. Dans le cas de Yellow Wedges, Franz Erhard Walther permet à l'œuvre d'exister entre deux disciplines, laissant la question de savoir s'il s'agit d'une « image sculpturale » ou d'une « peinture sculpturale » sans réponse. Les vingt-quatre formes triangulaires font allusion aux vingt-quatre heures de la journée, un thème qui intéresse l'artiste, qui évoque aussi souvent les sept jours de la semaine ou les douze mois de l'année dans ses œuvres. La forme du triangle, qui est ici dépouillée de toute symbolique spirituelle, est explorée d'abord dans sa dimension purement plastique, mais elle est aussi teintée d'allusions aux silhouettes plus familières d'instruments triangulaires : coins, cornières, clés, etc.